quinta-feira, 18 de novembro de 2010

J'ai menti-Auteur : Virginie Madeira | Brigitte Vital-Durand

As crianças não mentem....
http://www.lusojornal.com/archives/unefr88.pdf


Les premières lignes
Mon père est quelqu'un de calme, de doux. Il n'est pas violent du tout. Par contre, il est têtu. À la maison, il est peu autoritaire avec moi ou avec mes frères. Avec nous, ses enfants, il ne s'énerve jamais.Mon père est mince, brun. Il est toujours en jean.Le matin, c'est lui qui m'emmenait au collège parce que c'était sur son chemin. À six heures et demie, il tapait à la porte de ma chambre pour me réveiller. Pendant qu'on prenait le petit déjeuner à la cuisine, il mettait «Télématin» sur la 2, moi, je voulais les dessins animés. Il préparait parfois des tartines, parfois des céréales, ou alors je ne voulais pas déjeuner. Il me poussait pour que je me dépêche, il fallait qu'il soit à l'heure à son travail. Moi, je ronchonnais un peu. Lui ne criait pas. Mais il me disait tout le temps : «Virginie, il est moins dix, il faut que j'arrive à l'heure... Si tu n'es pas prête, je vais appeler maman, c'est elle qui va t'emmener.» Je savais très bien qu'il n'allait pas l'appeler et que c'était lui qui allait m'accompagner.Mon père, artisan maçon, était un travailleur acharné. C'était important pour lui. C'est quelqu'un qui prend son travail à coeur. Ce n'est pas qu'il ne se souciait pas de la famille, mais il ne le montrait pas.Il avait une petite entreprise avec trois ou quatre ouvriers. Il parlait souvent de son travail quand on était à table. On mangeait, le téléphone sonnait, c'étaient des clients. Il avait son bureau à la maison, il passait son temps sur l'ordinateur à faire des devis ou des comptes.Avant mes neuf ans, on habitait un appartement à Croix-Rouge, un quartier de Reims. Après, on a déménagé à Muizon, un village à environ dix kilomètres, dans une maison que mon père a construite. Elle était grande, avec un étage et trois entrées.


La revue de presse Anne Chemin - Le Monde du 21 septembre 2006
Elle est absente à son histoire comme elle avait autrefois été absente au procès de son père : dans un livre-témoignage, Virginie Madeira, qui a aujourd'hui 21 ans, raconte sans la moindre trace de colère ou même d'émotion comment elle a menti, à 14 ans, en accusant son père de l'avoir violée pendant plusieurs années. Le ton est froid, les phrases lapidaires : "Je savais que mon père était en prison mais je ne le savais pas. Je n'arrivais pas à l'imaginer. C'est compliqué à comprendre mais je n'arrivais pas à me rendre compte que mon père était en prison ; pour moi, on ne met pas les gens en prison s'ils n'ont rien fait." Un jour du printemps 1999, pour que son amie Mélanie "s'intéresse à elle", Virginie Madeira lui raconte sous le sceau du secret que son père a "abusé" d'elle. "...Il faudra plusieurs années pour que Virginie Madeira se décide à avouer son mensonge. Un jour d'été, en 2002, un an après la condamnation de son père, elle s'assoit sur le lit de sa mère qui se repose. "Tu sais, ce n'est pas vrai tout ça, lui dit-elle simplement. - Oui, je l'ai toujours su... Je suis contente que tu aies le courage de m'en parler, répond sa mère. - Je crois qu'il faut faire sortir papa", conclut Virginie Madeira...Ce livre laisse une étrange impression d'absence, de carence, de silence. Jamais Virginie Madeira ne trouve le moindre fil qui lui permettrait de comprendre ces longues années d'indifférence au sort de son père et au monde qui l'entoure...

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